Jules Herman, fils de Mathieu Hermann et de Marie Laure Bordereau naît à Saint-Pierre le 1er novembre 1845 rue du Tourbillon (actuelle rue Méziaire Guignard). Il obtient son baccalauréat en 1864 puis poursuit des études de droit. Il devient avocat en 1869 et le 13 mai 1872, un arrêté du gouverneur Lournel, le nomme notaire à Saint-Pierre. En 1874, il épouse Laure Jenny Ange Renouard.
Curieux de nature, il s’intéresse à divers domaines dont la politique. Conseiller général en août 1900, il est élu maire de Saint-Pierre en 1901 mais perd les élections législatives de 1902 devancé par François de Mahy. Il publie en 1904 Un projet de constitution pour la Réunion et autonomie financière. Il fonde également le premier syndicat des planteurs de café et de géraniums. Il se retire finalement de la scène politique en 1911 pour se consacrer à ses écrits.
Il publie de nombreux ouvrages ayant pour thème Saint-Pierre et son port. Doté d’un esprit curieux il s’intéresse à l’histoire, notamment à la colonisation de l’île Bourbon et en particulier à la fondation du quartier de Saint-Pierre.
Le 21 juin 1913, le gouverneur Garbit le nomme président de l’Académie de la Réunion et l’Académie des sciences de Paris le désigne comme correspondant sur l’île. Les révélations du Grand Océan publié à titre posthume par sa veuve reste son œuvre majeure. Bien que reposant sur des observations géologiques, il élabore une théorie fantaisiste sur l’existence d’un continent primitif, berceau de toutes les civilisations, englouti par une catastrophe naturelle qu’il nomme Lémurie.
Madagascar et les Mascareignes en seraient les derniers vestiges. Jules Hermann participe à sa manière à la théorie de la dérive des continents. Dans le prolongement de sa pensée, il imagine observer l’origine de toutes les langues dont le français et le créole réunionnais dans le malgache. Le mythe lémurien place les îles australes comme étant le bout du monde.
Il meurt le 4 avril 1924 dans sa villa des Anges au Tampon.
Sources : Dictionnaire biographique de la Réunion, Coll. ss dir. Verguin – Serviable, CLIP 1993.